DOSSIER : BÉNIN LE NOUVEAU DÉPART
- Patrice Talon : «vendre au monde entier notre culture»
- Ou la Réaction spirituelle plurielle haïtienne
- (Note : le narrateur est haïtien)
Le Vodou a-t-il une couleur qui dérange, ou une odeur qui trouble, ou mieux encore une spiritualité qui gêne ? On ne saurait y répondre sans trouver une réponse à la question suivante : le Vodou a-t-il une victoire qui perturbe quand l’église a perdu ce pouvoir ?
De ce fait, du Haut-Dahomey à Haïti pour découvrir Haïti plus fort en 1791, et si festif en 1804, où est et par quoi jauge-t-on plus élevé que le bas-relief, la volumétrie du Vodou ? C’est l’objet de la présence de Pierre Joseph Léonard à Cotonou-Ouidah au Bénin.
Nous rentrons en scène sur les Journées histoire et renaissance 6258, Kwanzaa. Principe Imani (1968-2021) 1-2 janv. 2022. C’est la réunion secrète tenue par le souverain pontife du Vodou à l’échelle mondiale, et (4) vices-pontifes à émergence. D’autres sont absents.
Le débat est cordial, mais vu d’un certain angle, incisif. La scène se passe à Ouidah près de Cotonou au Bénin. La réunion est réputée secrète, nous respectons le protocole. Il y a une nuance néanmoins, elle est réputée internationale aussi, donc le câblage fait foi de distorsions et d’autres effets cybernétiques dans l’ordre de la ‘loi-TALON’. Culture ! Le palais Kouwa héberge en effet des hôtes haïtiens ce jour-là, donc Vodou religion aux Cultes (Ministère). Il y a aussi la Martinique sous contrainte, l’Afrique évidemment. Tout corps plongé dans un liquide…, principe d’Archimède, le Vodou béninois plongé dans le fluide haïtien reçoit aussi sa poussée verticale à Ouidah. Il y a plus, le principe des vases communicants en est un autre, mais d’un autre. Ici le Vodou béninois est dans un vase communicant avec celui d’Haïti, la pression atmosphérique oblige l’équilibre. Mieux, en Amérique, une Américaine sera mise vice-pontife aussi, on l’appelle ‘pitit kay’ en Haïti. Sans le Diable ! Est-ce la démarche de Patrice Talon, ou un effet démocratique pervers ?.
Patrice Talon, président du Bénin
«Nous n’avons pas l’intention de faire la promotion de la spiritualité Vodou, nous n’avons pas l’intention de faire la promotion de la religion Vodou. Mais nous devons reconnaître que nous avons une histoire, une origine, nous venons de quelque part».
C’était en 2017 à l’occasion de Bénin le Nouveau Départ, discours qu’il a repris plus tard en 2020 : « les œuvres ne revêtent pour la République, aucun caractère religieux, ni spirituel ». Est-ce alors pris dans ce contexte-ci que se situe la démarche du pontife du Vodoun du Bénin où l’on propose des vice-pontifes (culturels) ?
Déjà une motion haïtienne : «vive le Vodou Éternel».
Haïti est-il donc vodouisant ou vodou, telle est la question vitale sur la notion haïtienne. L’empereur souverain béninois, comment est-il pontife si les sous-pontifes sont à venir ?
Il faudrait commencer par la préparation de la délégation en 2017, au Vatican pour aller à écrire la charte. L’Empereur après, prendre la parole. De là, le sermon de sous-pontifes en instance avant la prise de fonction. À partir du Palais kouwa universel (Ouidah), canton d’apprêt depuis décembre 2021, pour entériner le discours culturel de Patrice Talon. En outre, s’il y a dans le préambule la notion de l’esclavage qui a duré plus de (2) siècles, soit le temps en commun avec Haïti, la note discordante pèsera lourd en mambo Béatrice. Il faudrait, d’après le préambule lu, souscrire pour se voir introniser vice-pontife du Vodou au Bénin de Talon, différent de celui de Yayi qui importait Haïti. Il faut néanmoins constater que la méthode reste même. Déjà écrite, il faut approuver la charte.
Qu’en est-il d’Haïti dans la balance laïc de Talon, le monde universel en amont
Le Bénin de Patrice Talon propose autre chose que la pensée 1804 de Vodou, que dire de celle de 1791 de la cérémonie du Bois-Caïman, quand l’Haïtien naissant a créé ses dieux pour gérer la nation qui naît. Même si le pays existe, mais la nation Vaudou tarde, tandis que le Vatican s’est, semble-t-il associé au Bénin de Talon, sur le dos d’Haïti.
Si l’on raisonne par l’absurde en se basant sur la définition imposée des autres, que ce soit sur les notions du spirituel et du matériel, l’indépendance est un fait vodou, et d’un pacte.
Alors, le pacte ne fait pas de nous le subjectif, mais l’être qui génère l’adjectif, donc l’être est. Haïti n’est pas un simple morceau de terre, mais l’être haïtien (vodou dans la pensée de l’autre), l’Haïtien est vodou en soi (s’il ne se rejette pas, mais comment le rejeter alors ?) Telle est la problématique que constitue la notion ‘vodou’ pour l’Haïtien. Évidemment, la catéchèse apprise définit le Diable prince de ce monde, non pas Haïti la sacrifiée !
C’est ainsi que l’étranger a somme toute accepté de plein gré, et ce depuis la conception, que de négocier avec le Vodou (l’Haïtien) en établissant une ambassade chez lui et chez nous (accueil/envoi). Oui, le Bénin de Patrice Talon est loin de la chose qu’est la pensée 1804 (Vodou), que dire de celle de 1791 (la cérémonie du Bois-Caïman). L’Haïtien né a ses dieux pour gérer la Nation qui a vu le jour avec un État souverain. Daho-mambo lié.
Léonard Pierre Joseph répond : «Ayibobo! Merci».
S’il y a défaut et inconsistance à ce titre, cela se remarque dès le départ chez l’être évincé du colonialisme, mais qui prétend être de Dieu. Dieu aurait-il alors perdu par lui cet être ?
Parce que, si c’était un pacte avec le Diable, le pacte d’avec Dieu a failli, donc c’est un désaveu. Rejet de l’être, mieux, il change de discours de mœurs de philosophie. Il est sitôt libertin. Politique, au-dessus de Dieu, évasion philosophique, digression religieuse terne.
Donc, raisonnons par l’absurde. Leur thèse ou toute forme de considération inversée a fait de nous: VODOU (Haïtien). Et, tous ceux qui ont le passeport, la carte d’identité ou l’acte de naissance haïtien, jouissant de ces privilèges, accueillent donc la notion Vodou et l’aiment puisque se battent même en État d’accueil, plus que pour Haïti, mais pour l’Être.
(Sinon, ceux ont volé Haïti, ont-ils volé l’argent du Diable, pour Dieu ?)
Maintenant, que disons-nous de NOUS ?
D’abord notre peur, peu importe le chapitre religieux, accorde au Vodou des pouvoirs immenses, malgré les autres religions. Ainsi, par la peur on accorde : importance, pouvoir au vodou, ce qui ne fait que semer le doute sur les attachements réels avec l’étranger.
Ensuite par abstention, cela va de soi, il n’y a pas de contestation ni de preuve contraire.
Pour finir, par adhésion. Ne prévalent le degré, la peur, la raison, la véritable expression qui émane de cet être malgré la notion du langage, adopte une synchronisation tout en sachant le rejet de l’être évincé du colonialisme (français, par exemple), mais ne se dissocie pas d’Haïti ni de ses biens ni de ses privilèges. Appartenance, même silencieuse. Mieux, attachement malgré la pression inverse.
Le drapeau, peu importe la couleur, en est la preuve de la versatilité de l’Haïtien vodou. 1804 est sa couleur véritable. Si l’UNESCO, les Nations Unies, les États membres, le Vatican et passons, accueillent Haïti ainsi, c’est en accord de son affirmation.
Maintenant, séparons le côté matériel du spirituel, l’Haïtien matériel est sans conteste le Vodou ainsi, même si du spirituel il n’est pas pratiquant ni enclavé dans Abomey-Ouidah.
Si l’on est, ce n’est pas la pratique qui fait de nous par exemple un adepte, mais c’est l’état (l’être) qui nous définit. Même chose pour le Bénin, mais lequel ? Car, il faudrait changer éternel pour universel et naturel, si l’on mesure les faits logiques.
Comment clore si ce n’est par : le Vatican est Chrétien, Jérusalem, Judaïsme, la Mecque, Islam… etc., Haïti, Vodou. L’Afrique doit s’accorder soit sur l’alma mater (l’universel), soit sur ses localités, et versatilités. Le contraire dégagé devra être démontré par l’autre, et non par l’affirmation de soi qui se doit de désobéir à l’autre logique échue à sa propre préapocalypse pour entonner aujourd’hui «lemiso batala» d’Haïti, à Baldwin Wallace.
Cependant, il y a une note utile pour le Vodou qui plus qu’authentique et plus réaliste en son univers Vodou, est naturel. Et, héritier universel par l’Afrique, de par ses projections qui accueillaient déjà en son sein l’être déchu après l’apocalypse du général Rochambo. Signer par Vodou universel de préférence, que Vodou éternel, car éternel est d’une autre culture, si l’on comprend les langages et engagements, serait authentique. Haïti ferait mieux rester dans le cadre original du Vodou sans emprunter les artifices des autres, qui n’y tiennent même plus pour ne pas dire même pas.